Originaire de Toulouse, il devint le protégé de Charles d’Anjou et de la comtesse Béatrice
Il nous reste dix dansas dont une seule est complétée par sa composition musicale, trois balades, une pastourelle et trois chansons.
ŒUVRE :
Sa gaia semblança L’allure joyeuse
De Na Saisa m’ egença De Dame Saisa me plaît
Car gaiament m’ enança Car joyeusement m’élève
Sa gaia captenença. Sa joyeuse contenance.
E qui Na Saisa vol veser Et qui Dama Saisa veut voir
A montaigon destolha, Vers Montaigon fasse un détour,
Pero non s’ i pot destolher Car il ne peut pas s’y dérober
Om que veser la volha Celui qui veut l’admirer
Qu’ab un esgard lança Car d’un regard qu’elle lance
Qu’es gardats de falhença Elle le garde de faillir
A pauc non n’ a semblança Pour un peu elle ressemblerait
A Tibors de Proença. A Tibors de Provence.
Be-m plai quand aug matin e ser Il me plaît bien quand matin et soir j’entends
L’aucelet per la brolha L’oiselet dans le breuil
E vei per las brancas parer Et que je vois sur les branches paraaître
La flor entre la folha ; Les fleurs parmi les feuillages ;
Lai ont mi plai dança Alors il me plaît la danse
El doç temps que comença, Aux deux temps qui commence,
E me don’ alegrança Et elle me donne grande joie
Car a l’amad’ agença. Car à mon aimée elle plaît.
Comtessa Beatritz per ver Comtesse Béatrice, en vérité,
Vostre fins prètz capdolha, Votre fin mérite s’élève;
Sobre totas sabètz valer Votre valeur dépasse toutes les autres
E no-os pensètz que-m tolha Et ne croyez pas que je renonce
De dir vostr’ onrança, A chanter votre honneur
Fruch d’onrada semença Fruit d’une graine honorée ;
E ges non ai dobtança Et je n’ai aucun doute
Qu’autra lausors me vença. Qu’une autre louange m’en viendra.