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14 juin 2014 6 14 /06 /juin /2014 16:54

ou « CAB ARETS » en occitan,  ville à « TETE DE BELIER ».

IMGP7897    Dès le début du XIe siècle (vers 1063), Cabaret-Lastours était une forteresse, un centre d’une importante seigneurie liée au vicomté de Carcassonne, comme l’atteste un document de 1166 : «  Moi, Pierre Laure et Raymond son frère, et Roger de Cabaret et Mir et Bernard de Cabaret et Hugo et ses autres frères, et Pierre de cabaret et Bérenger son fils et Guillaume de Roquefère et Arnaud-Raimond et Raymond-Guillaume et Bernard de Roquefère son frère, et Guillaume de Cabaret et Raymond, fils de Roger de Cabaret. Nous sommes tous ensemble seigneurs et maîtres de Cabaret ».

     Tous seront « faidits », ardents défenseurs de la cause cathare, guerroyant auprès des comtes méridionaux.  Quatre d’entre eux, devenus parfaits lors de la mi-Carême, le 13 mars 1244, moururent sur le bûcher de Montségur. D’autres, après Montségur, ont combattu dans la clandestinité, participé à certains batailles lors de la Reconquista, arrêté des soldats dans des embuscades et connu l’exil soit dans les Pyrénées aragonaises ou vers la Lombardie.IMGP7970

     Le castrum devient le lieu privilégié d’une forte communauté cathare à la fin du XIIe siècle où la quasi-totalité de la population est croyante, reçoit le passage d’évêques cathares du Carcassès et devient le siège permanent d’un diacre cathare, celui du Cabardès.IMGP7990

     Gaucelin de Maraval, dans sa déposition devant le tribunal de l’Inquisition, avoue avoir séjourné durant une année en 1199 à Cabaret et rencontré Arnaud Hot, diacre cathare qui prêchait devant une assistance composée des clans seigneuriaux et des villageois. Durant la Reconquista de 1216 et après la mort de Simon de Montfort en 1218, les seigneurs méridionaux retrouvèrent leurs fiefs et leurs biens.IMGP7989

     En 1208, l’armée royale arriva devant Cabaret qui, pendant trois ans, résiste aux assiégeants  et Pierre-Roger de Cabaret envoya en 1211 un baron de Montfort, Bouchard de Marly, qui était son prisonnier, afin de négocier une reddition avec des conditions favorables : ses habitants quittèrent le castrum et les maisons ne furent pas détruites. En avril 1211, Cabaret vit arriver une centaine d’hommes venant de Bram (mars 1211). En effet, à Bram, Simon de Montfort, après trois jours de siège, donna l’assaut et pour se venger des atroces mutilations que Guiraud de Pépieux avait fait subir à deux chevaliers croisés, regroupa une centaine d’hommes, leur fit crever les yeux et couper le nez. Puis il les envoya à Cabaret sous la conduite de l’un d’entre eux que l’on s’était contenté d’éborgner. IMGP7988

    Ainsi, la conservation des maisons ont permis des fouilles et de retrouver des chartes de peuplement, octroyant des privilèges pour ceux qui viendraient s’y installer, les droits de tenir des foires et des marchés, divers objets d’usage courant.

    En 1226, sous le commandement du sénéchal de Carcassonne, Humbert de Beaujeu, le dévastateur cruel du Lauragais et de l’Ariégeois, assiégea Cabaret qui, après deux ans de résistance, à bout de souffle et de vivres, au milieu de malades, se rendit aux forces françaises.

    Quand les comtes occitans, vaincus, ont signé la paix de 1229, une sénéchaussée française fut installée à Carcassonne et les biens de Cabaret furent donnés au chapitre de la cathédrale de Carcassonne.IMGP7994

BIBLIOGRAPHIE :

DUVERNOY (J.) : L’Histoire des Cathares, 2 tomes, Privat 2004.

ROQUEBERT (M.) : L’épopée cathare, 5 tomes, Privat 1971-1989.

BRETON (A.), DE TONNAC (J.-P.) : La contre-enquête, Albin Michel 2008.

BRETON (A.) : Les archipels cathares, Dire 2000.

COLLECTIF : Les Cathares, M.S.M. 2000.

GARDEL (M.-E.) : Histoire et Archéologie d’un castrum, Heresis 1999.

 

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